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Ford: le mustang s’est remis au galop

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Poussez pas, il y en aura pour tout le monde! Actionnaires, salariés: chacun chez Ford va profiter du retour de la croissance. Ce qui est toujours frappant aux Etats-Unis, c’est le caractère spectaculaire des cycles économiques: quand ça va mal, c’est la descente aux enfers, mais quand ça repart, ça n’est jamais à moitié. Ford a ainsi annoncé, vendredi 11 janvier, qu’il allait embaucher 2200 salariés aux Etats-Unis en 2013. Douze ans qu’on n’avait pas vu ça! La veille, c’était les actionnaires, qui étaient à la fête avec un coup de pouce de 10 cents sur le dividende trimestriel. Quand Alan Mulally, le patron de Ford, souhaite la bonne année, lui, au moins, sait de quoi il parle.

Au volant du constructeur depuis fin 2006, il regarde défiler les bénéfices trimestriels comme les miles sur une route rectiligne du Midwest: quatorze d’affilée! Aux Etats-Unis, côté marge opérationnelle, Ford fait du 11,2 de moyenne. Tous les constructeurs allemands ne peuvent pas en dire autant.

Le miracle ne s’est pas fait sur un claquement de doigt. Il a fallu d’abord enlever la galerie de toit, qui faisait une prise au vent. Depuis 2007, retraites et frais de santé des salariés ont été transférés dans un fonds séparé. Pour l’abonder, Ford a été obligé de vendre ses marques haut de gamme. Volvo a été cédé au chinois Geely. Jaguar et Land Rover ont été rachetés par Tata, juste au moment où Ford allait commencer à toucher le fruit de ses investissements. Tant mieux pour l’indien, qui ramasse aujourd'hui la mise.  Mais l’essentiel est là. En 2006, le surcoût des pensions et des assurances, évalué à 1 400 dollars par voiture, plombait la compétitivité du constructeur américain. Il a été ramené à des niveaux beaucoup plus supportables. Les effets de cette mesure, cinq ans après sa mise en oeuvre, jouent à plein.

Ford a aussi été obligé de débarquer des passagers: pour ne prendre que les cols blancs, en 2006, ils étaient 38600 aux Etats-Unis. En 2009, ils n’étaient plus que 25000. Le chiffre est aujourd’hui remonté à 28000. L’objectif est d'en embaucher 12000 entre 2011 et 2015. Les cols bleus, eux aussi, ont trinqué: dix-huit usines ont été rayées de la carte. Le retour à meilleure fortune actuel ne suffira pas pour redonner à Detroit son visage d’avant crise.

Enfin, côté gamme, le constructeur a fait un échange standard. La qualité n’est plus un sujet et les consommations en carburant ne sont plus autant qu'avant une insulte à l’environnement. Surtout, Ford en a encore sous le pied grâce au lancement de modèles de plus en plus mondiaux, donc moins chers à fabriquer.

Happy new year! Ce n’est pas un vœu pour Ford, c’est une certitude. Le mustang s'est remis au galop et contrairement à General motors ou Chrysler, l’argent du contribuable n’y est pour rien.


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